Le monde change en accéléré. Il va de crise en crise, souvent issues de choix politiques. Le président des USA renforce la tendance. Il veut rendre l’Amérique plus forte, il risque de l’affaiblir et nous avec ! Il est d’autant plus essentiel de nous battre pour les valeurs qui ont fondé l’ordre d’après-guerre : prééminence du droit, démocratie, résolution pacifique des différends, diplomatie notamment multilatérale, droits de l’homme, libertés fondamentales et ordre économique libéral.
Les droits de douane de 39% sont un choix irrationnel et un choc violent. (…) Face à ce défi, il ne faut pas se résigner et répondre sur trois plans.
Les droits de douane de 39% sont un choix irrationnel et un choc violent, cela alors que le Conseil fédéral avait mené une bonne négociation avec les ministres responsables du dossier. L’impact peut être majeur pour une économie très exportatrice : les USA représentent 15% de nos exportations, plus encore à Neuchâtel, avec son horlogerie, ses microtechniques, son industrie des machines. Et derrière les chiffres il y a des emplois et des personnes.

La question des droits de douane a été largement débattue lors de la rencontre entre des parlementaires suisses et plus de 25 membres de la Chambre des Représentants américains à Genève le 8 août 2025.
(Photo: Ripon Society / Franklin Center)
Face à ce défi, il ne faut pas se résigner et répondre sur trois plans:
- La Suisse doit poursuivre avec détermination les négociations, elle devra en évaluer le résultat en fonction de ses intérêts. Un meilleur « deal » est souhaitable, mais pas « à tout prix ». Notre pays a prouvé par le passé sa capacité à trouver des solutions dans des contextes complexes. C’est ce que fait le Conseil fédéral avec fermeté et unité. Il l’a montré de façon impressionnante lors des entretiens de Watteville.
- Il faut aussi continuer à diversifier nos partenariats. Plus que jamais, notre succès dépend de l’ouverture à de nouveaux marchés. Il faut de nouveaux accords de libre-échange, aussi avec des marchés émergents, et la consolidation de la voie bilatérale avec l’Union européenne, de loin notre premier partenaire commercial : UE 50%, USA 15%, Chine 10%. L’accès stable au marché européen reste la clé-de-voûte de notre prospérité !
- Enfin, il faut une politique intérieure cohérente. Si nos entreprises sont sous pression à l’international, il est d’autant plus essentiel de ne pas les étouffer par des charges excessives. Alléger la fiscalité, réduire la bureaucratie, simplifier les procédures : voilà qui leur redonnera de l’oxygène. Le Parlement doit renoncer aux nombreux projets, notamment du centre-gauche, allant à contresens. Et il lui faut prolonger en septembre le droit au chômage-partiel (RHT).
La prospérité ne tombe pas du ciel. La Suisse doit renforcer les bases sur lesquelles elle a construit la sienne. Pour le bien de tous. Au travail !
Damien Cottier
Conseiller national (PLR), Hauterive