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Initiative 10% : chaque voix comptera pour enfin soulager la classe moyenne !

L’initiative du PS pour l’allégement des primes sera soumise au vote le 9 juin prochain. Ce texte est absolument crucial pour la population de ce pays. Voici quelques éléments à prendre en considérations au moment de voter : 

  • Les primes maladies ont augmenté de 158% en 30 ans, c’est-à-dire qu’elles ont été multipliées par 2.5. Dans le même temps, les salaires, eux, ont augmenté de 12%. Cette fuite en avant du système de santé est donc impayable pour les familles, les retraités et les plus modestes. D’ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler que lorsque l’assurance-maladie est devenue obligatoire, le Conseil fédéral d’alors estimait lui-même que si l’on devait consacrer plus de 8% de son revenu au paiement des primes, le système ne pouvait plus tenir et les gens ne pourraient simplement plus payer. On y est aujourd’hui.

Les primes maladies ont augmenté de 158% en 30 ans, c’est-à-dire qu’elles ont été multipliées par 2.5. Dans le même temps, les salaires, eux, ont augmenté de 12%. Cette fuite en avant du système de santé est donc impayable pour les familles, les retraités et les plus modestes

  • L’initiative prévoit qu’aucun ménage, dans ce pays, ne consacre plus de 10% de son revenu disponible au paiement des primes. Par revenu disponible, il faut entendre plus ou moins le revenu déclarable, auquel sera certainement ajouté une partie de la fortune pour éviter que des millionnaires sans revenus ne puissent bénéficier de subsides. 

L’initiative prévoit qu’aucun ménage, dans ce pays, ne consacre plus de 10% de son revenu disponible au paiement des primes.

  • Les opposants nous disent que le coût de l’initiative est insurmontable, celui-ci étant évalué entre 3.5 et 5 milliards par le Conseil fédéral pour la Confédération et les cantons. Ce montant peut faire peur, mais il faut rappeler plusieurs aspects. D’abord, l’initiative ne coûte rien, puisqu’elle n’offre aucune nouvelle prestation. Elle répartit uniquement la facture de la santé différemment, en la faisant reposer un peu plus sur les collectivités publiques. Si on trouve insurmontable ce coût pour la Confédération et les cantons, comment pourrait-il ne pas l’être pour les ménages déjà sous pression ?  Et n’oublions pas que la droite, d’un coup de cuillère à pot, a décidé il y a un an d’augmenter de 3 milliards à terme le budget de l’armée. L’argent existe, la question est ici de savoir quelles sont les priorités. 

Si on trouve insurmontable ce coût pour la Confédération et les cantons, comment pourrait-il ne pas l’être pour les ménages déjà sous pression ?  

  • Pour le canton Neuchâtel qui a fait son travail en matière de subsides, l’initiative aurait donc un coût relativement faible (37.6 millions) et la Confédération devrait payer 148.5 millions. Cela veut dire que notre population, parmi les plus touchées par la paupérisation, recevra des soutiens supplémentaires de l’ordre de 186,1 millions. Dit autrement, que ce soit un retraité gagnant 5000 (ou moins) ou une famille de quatre gagnant 9000 par mois, les économies se chiffrent en milliers de francs en fin d’année !  

L’initiative du PS propose une solution immédiate, alors que celle du centre est une coquille vide. Il ne faut pas se laisser tromper et voter un grand oui à l’initiative d’allégement des primes ! 

Baptiste Hurni, Conseiller aux Etats (PS/NE)

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Santé : des réformes de fond plutôt que des emplâtres sur une jambe de bois

La hausse constante des coûts de la santé est un défi essentiel, car les primes deviennent insupportables pour des nombreuses personnes. Notre système de santé est de qualité et reste accessible à tous, mais face à des facteurs comme le vieillissement et l’évolution des technologies médicales, qui renchériront encore les coûts, il est indispensable de veiller à ce qu’il reste finançable. 

La hausse constante des coûts de la santé est un défi essentiel, car les primes deviennent insupportables. Les deux initiatives sont soumises au vote le 9 juin ne s’attaquent hélas pas à la racine du problème.

Les deux initiatives sont soumises au vote le 9 juin ne s’attaquent hélas pas à la racine du problème mais se contentent de mesures qui réorganisent les flux financiers, pour l’une, ou d’un système de freins automatiques qui risquent de provoquer un rationnement pour l’autre.

L’initiative du PS vise à plafonner les primes à 10% du revenu disponible d’un individu. Cela semble raisonnable mais comme il n’y a pas d’argent magique, sans s’attaquer aux coûts eux-mêmes, un tel système fera passer à charge des contribuables une partie de la facture. Si les primes s’allègent d’un côté, la facture fiscale elle prendra l’ascenseur. Car il faudra bien financer les milliards supplémentaires demandés aux caisses publiques. Ce n’est qu’un transfert et il diminuera de plus la pression sur les coûts en diluant encore davantage la responsabilité. Le contre-projet du Parlement est plus ciblé et raisonnable : il impose aux cantons des taux minimums de subside aux primes afin d’aider les populations les plus fragiles sans déséquilibrer gravement les finances publiques.

Il faut des réformes du système de santé, notamment réviser le catalogue de l’assurance de base, augmenter la liberté de contracter, éliminer les mauvaises incitations, digitaliser enfin le dossier du patient ou favoriser la prévention.

L’initiative du Centre, elle, mettrait en place des stabilisateurs automatiques en cas de hausse des coûts. Cette approche rigide pourrait restreindre la flexibilité nécessaire pour maintenir la qualité des soins. Le risque est notamment qu’en cours d’année des budgets soient coupés et les soins rationnés ou des interventions reportées. Cette tendance connue dans d’autres pays diminuerait la qualité des soins auxquels a droit la population. Elle fait courir le risque d’une médecine à deux vitesses ! Le contre-projet est là aussi plus raisonnable, il fixe des objectifs en termes de coûts et de qualité, oblige à des justifications en cas de dépassement et augmente la marge de manœuvre du Conseil fédéral dans la fixation des tarifs.

Il faut des réformes du système de santé, notamment réviser le catalogue de l’assurance de base, augmenter la liberté de contracter, éliminer les mauvaises incitations, digitaliser enfin le dossier du patient ou favoriser la prévention. Les initiatives ne s’attaquent pas aux causes des hausses de coûts et elles auraient des effets secondaires durables.

Damien Cottier
Conseiller national (PLR), Hauterive