Les affiches bientôt inonderont nos rues, les candidat-e-s seront partout pour convaincre et les appareils de partis planchent sur les meilleures stratégies. Mais avant cela, il convient de dresser le bilan (et non mon bilan, car ça, c’est à la population de le faire !) de ces quatre années.
le Conseil fédéral et le parlement ont tenté de fixer le curseur à la juste place entre la santé publique, la survie économique et les restrictions des libertés
Or, on ne peut commencer sans d’abord parler des crises que notre pays a dû traverser. En premier lieu, celle du COVID-19 qui fût la pire pandémie depuis la grippe espagnole. On retiendra sans doute que le Conseil fédéral et le parlement ont tenté de fixer le curseur à la juste place entre la santé publique, la survie économique et les restrictions des libertés. Notre pays s’est en plutôt bien tiré même si ce constat, pour celle et ceux qui ont perdu un être cher ou vu leur activité économique péricliter est à nuancer voire à rejeter. J’ai aussi des regrets, notamment le peu de soutien qu’ont reçu les locataires commerciaux ou les petits indépendants. Mais force est de constater que comparer à tous les pays qui nous entourent, l’équilibre trouvé en Suisse était supportable.
les chars russes envahissaient l’Ukraine avec son terrible cortège de morts, de destructions, d’existences brisées, de réfugiés et de dérèglement économique
Puis, à peine la crise COVID-19 en voie de se terminer, que les chars russes envahissaient l’Ukraine avec son terrible cortège de morts, de destructions, d’existences brisées, de réfugiés et de dérèglement économique. Or, la Suisse a décidé d’appliquer les mêmes mesures économiques que les autres pays mais avec frilosité. En matière économique, nous pourrions en faire bien davantage, tant il est vrai que notre pays est une place économique centrale.
Il n’y a pas de mots pour qualifier l’arrogance, l’incompétence et la lâcheté qui ont présidé à la destinée de la deuxième plus grande banque suisse et, finalement, à son naufrage
Enfin notre pays a revécu, moins de 15 ans après avoir dû sauver l’UBS, la crise du Crédit Suisse. Il n’y a pas de mots pour qualifier l’arrogance, l’incompétence et la lâcheté qui ont présidé à la destinée de la deuxième plus grande banque suisse et, finalement, à son naufrage. Nous devons faire changer notre législation pour que les dirigeants de ces banques puissent être poursuivis et, surtout, pour que nous n’ayons pas à subir dans 15 ans une nouvelle crise bancaire.
Mais cette législature a aussi été marquée par une inquiétante régression sociale. Dans presque tous les domaines clés, le parlement a décidé de couper.
Mais cette législature a aussi été marquée par une inquiétante régression sociale. Dans presque tous les domaines clés, le parlement a décidé de couper. Pour l’AVS, le peuple suisse a malheureusement approuvé du bout des lèvres (mais pas notre canton !). Pour la LPP, le référendum est déposé et j’espère bien que cette réforme ne passera pas. Pour les primes LAMAL, presque rien ne bouge à Berne et ce sera aussi au peuple d’imposer aux lobbies des réformes fortes.
On le voit bien, les nuages s’amoncellent au-dessus du palais fédéral car les crises ont eu un coût financier, la régression sociale a un coût humain et la prochaine législature devra absolument trouver des solutions. Je continuerai de m’engager pour que ce ne soit pas toujours la population qui paie les pots cassés.
Baptiste Hurni, Conseiller national (PS/NE)