Catégories
Votation populaire

NON à un élargissement des autoroutes inutile et qui ne changera rien aux bouchons

Expérimentez l’élargissement des autoroutes par vous-même….

L’on pourrait disserter et noircir de nombreuses pages sur la qualité des projets autoroutiers choisi, leur impact sur l’environnement ou sur le trafic en général. Je préfère vous inciter à réaliser une petite expérience qui vous démontrera particulièrement bien pourquoi le projet d’aménagement des routes nationales est inutile et mal conçu:

Je préfère vous inciter à réaliser une petite expérience qui vous démontrera particulièrement bien pourquoi le projet d’aménagement des routes nationales est inutile et mal conçu:

Prenez une bouteille d’eau de 33 cl avec un goulot standard. Remplissez-là de liquide puis videz-là pendant 3 secondes dans un récipient gradué. 

Prenez ensuite une bouteille d’1lt d’eau avec le même goulot et reproduisez la même expérience. 

Vous arriverez à la conclusion qu’exactement la même quantité d’eau se trouve dans les deux mêmes récipients. 

Et constater que cela ne sert à rien…

La raison en est simple : peu importe la largeur ou le volume de la bouteille, il ne peut s’en écouler que ce qui sort à son extrémité. Or, ce qui est vrai pour les fluides s’applique aussi aux flux autoroutiers, la circulation agissant comme un liquide.   

Le projet d’aménagement qui est proposé prévoit d’élargir six tronçons d’autoroute, à savoir cinq en suisse allemande et un seul en Romandie, dans le canton de Genève. Mais il ne prévoit rien en amont et en aval de ces projets, notamment dans les entrées et sortie d’agglomération. Dit autrement, ces six projets élargissent la bouteille, augmente son volume, mais n’exercent aucune influence sur le goulot. Cela veut dire que, même sans aucune considération écologique (et il y en aurait !) ces six projets ne font que déplacer le problème un peu plus loin au coût exorbitant 4,9 milliards de francs. 

Dit autrement, ces six projets élargissent la bouteille, augmente son volume, mais n’exercent aucune influence sur le goulot. Cela veut dire que, même sans aucune considération écologique (et il y en aurait !) ces six projets ne font que déplacer le problème un peu plus loin au coût exorbitant 4,9 milliards de francs. 

Ce qui n’est d’ailleurs pas une surprise!

Pour terminer, je laisserai la parole à Lewis Mumford, célèbre historien américain spécialiste de l’histoire de l’urbanisme qui disait déjà….en 1955 « Adding car lanes to deal with traffic congestion is like loosening your belt to cure obesity » , que l’on pourrait librement traduire par « ajouter des voies d’autoroutes pour résoudre les questions de congestion de trafic est comme  desserrer sa ceinture pour lutter contre l’obésité ». 

Adding car lanes to deal with traffic congestion is like loosening your belt to cure obesity

En effet, élargir une autoroute s’il n’y a pas de goulet en amont ou en aval, ou créer un contournement (comme c’était le cas de la H18 à la Chaux-de-Fonds) – ce qui revient à élargir le goulot – peut avoir du sens pour résoudre les problèmes d’embouteillages. C’est tout l’inverse du projet qui nous est soumis et on le sait déjà : l’OFROU elle-même a réalisé un rapport disant que l’effet bénéfique de l’élargissement routier dans le canton de Genève sera estompé quelques années seulement après la mise en service de l’autoroute ! 

Baptiste Hurni, Conseiller aux Etats (PS/NE) 

Catégories
Uncategorized Votation populaire

OUI à des routes sans goulets d’étranglement – OUI à la complémentarité route-rail.

Les routes nationales ont été pour l’essentiel construites dans les années 1960-1980, lorsque la Suisse comptait une population de 5,5 millions d’habitants (9 aujourd’hui). Le réseau est par endroits sous-dimensionné.

Il y a au moins cinq bonnes raisons de voter oui le 24 novembre :

1. Renforcer la sécurité

Le crédit améliorera la sécurité sur les routes nationales car de nombreux accidents se produisent dans les zones de ralentissements. Ces aménagements visent aussi à extraire le trafic de transit du cœur des villes et villages, y améliorant la qualité de vie et la sécurité. Cela permettra aussi aux transports régionaux par bus de rouler sans être bloqués dans des bouchons.

2. Réduire les embouteillages

Les embouteillages causent un gaspillage de temps et d’argent. Le coût économique est énorme : 1,2 milliard par an pour les seules routes nationales. Le projet ne prévoit pas de nouvelle route mais des aménagements des goulets existants afin de fluidifier la circulation, notamment aux heures de pointe. Moins de bouchons, c’est plus de temps à consacrer à d’autres activités et ce sont des gains de compétitivité importants pour l’économie suisse.

Les embouteillages ont un coût économique élevé, ils provoquent de la pollution et diminuent la sécurité. Il est nécessaire d’agir.

3. Protéger l’environnement, réduire les émissions

En fluidifiant la circulation, on limite les émissions de gaz à effet de serre et les particules fines. Des routes où l’on roule à vitesse constante, c’est plus écologique qu’une succession de freinages et d’accélérations. De plus le trafic routier sera de plus en plus respectueux du climat (mobilité électrique, hydrogène, …) ce qui s’inscrit dans la stratégie carbone suisse (net zéro en 2050). Quant à l’impact sur les terres agricoles il est minime puisque les quelques hectares impactés seront compensés.

4. Rail et route sont complémentaires

La Suisse investit massivement dans son réseau ferroviaire (5 à 6 milliards par an) mais celui-ci ne couvre qu’une partie de la mobilité voyageurs (15%) ou marchandises. Même en continuant d’investir, ce qui est prévu, il ne sera pas possible de modifier fondamentalement ces proportions. Le trafic routier reste un acteur essentiel. Il est indispensable dans les régions décentralisées. Opposer rail et route est un combat d’arrière-garde.

Les routes nationales sont la colonne vertébrale du réseau : représentant moins de 3% des routes elles absorbent 40% du trafic et même 75% pour les marchandises!

5. Un investissement stratégique déjà financé

Les routes nationales sont la colonne vertébrale du réseau : représentant moins de 3% des routes elles absorbent 40% du trafic et 75% des marchandises ! C’est très efficace. Leur redonner de la fluidité améliorera celle de l’ensemble du réseau. Le crédit est un investissement stratégique déjà financé via le Fonds pour les routes nationales (FORTA) alimenté par les automobilistes (surtaxe carburant, vignette, …).

Le 24 novembre oui à la sécurité, la fluidité et la complémentarité route-rail.

Damien Cottier
Conseiller national (PLR/NE)