Quatre fois l’an, le conseiller aux États Baptiste Hurni (PS/NE) et le conseiller national Damien Cottier (PLR/NE) s’expriment sur un sujet qui fait l’actualité sous la coupole et dont on parle dans la « salle des pas perdus » qui abrite de nombreux échanges entre parlementaires, avec les médias ou des visiteurs extérieurs pendant une session. En ce début 2025, comme à chaque fois que le Parlement prépare une telle décision, c’est notamment l’élection partielle au Conseil fédéral qui occupe les esprits et les échanges.
Pfister. L’un des « papabili » favori des médias pour l’élection au Conseil fédéral s’est très vite retiré de la course. Par manque d’appétit pour l’exécutif ? À cause du chaos qui règne – et grandit chaque jour – au DDPS ? Parce que le favori des médias l’est peut être moins au Parlement ? Nous ne le saurons jamais. D’autres candidats potentiels ont tout aussi vite jeté l’éponge, les Candinas, Würth, Bischof, Gmür, Zgraggen, et de nombreux autres…. Si nombreux qu’on a pu se demander si un parti qui n’hésite jamais à proclamer son appétit pour un second siège au Conseil fédéral… trouverait même un candidat pour le premier !
Ritter. Finalement, Markus Ritter, président des paysans suisses et vieux briscard du Parlement s’est, lancé. En voilà un qui accepte de s’engager pour son pays, malgré le poids de la charge. Bravo à lui !
Pfister (bis). Puis est tout de même venu Pfister… mais Martin, conseiller d’État zougois, sans lien de parenté avec l’autre. Un homme d’exécutif expérimenté, mais sans réseau ni pratique fédérale. Un autre élu prêt à s’engager ! Ouf ! Et bravo aussi à lui.
V. Amherd. Après son départ inattendu – même si on le comprend mieux chaque jour – les processus institutionnels se sont mis en place. L’élection au Conseil fédéral est un moment clé dans la vie du Parlement, car il correspond à l’une de ses compétences centrales : élire chacun des sept membres du Conseil fédéral. Ensemble ils forment, dans un système unique, le collège qui décide des grands dossiers et assume collectivement à la fois le rôle de chef d’État et de chef du gouvernement. Et chaque membre est aussi en charge d’un marocain ministériel.
Les 246 parlementaires ont donc le pouvoir de désigner celui ou celle qui co-gouvernera la Suisse pour 8 à 10 ans. Et qui deviendra assurément un jour président. Responsabilité importante. A nous maintenant de choisir celui qui remplira le mieux ces fonctions.
Mais qu’est-ce qu’un « bon » conseiller fédéral ? Je crois que c’est une personne dotée d’une vision politique, d’assez d’expérience, capable d’intégrer et de jouer un rôle actif au sein du collège, en y affirmant ses positions mais en étant capable de les faire évoluer pour trouver des solutions ensemble. Il faut aussi de solides compétences de gestion, de communication, une pensée stratégique, des compétences tactiques, une capacité à représenter dignement le pays. Enfin, il lui faut (beaucoup) d’énergie, du calme, la capacité de résister à la critique et aux vents contraire, une colonne vertébrale solide, qui ne manquera pas d’être mise à l’épreuve par les crises et les imprévus !
Les échanges avec les candidats des prochains jours, notamment via les « hearings », permettront d’affiner ce choix. Sur cette base chaque parlementaire pourra, le 12 mars, en son âme en conscience inscrire le nom qui lui semble le meilleur pour le pays. Puis viendra la phrase : « bulletins distribués : 246 »… Et vous êtes plutôt Ritter ou Pfister ?
Damien Cottier
conseiller national (PLR), Hauterive