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Présentation

Pas perdus

Baptiste Hurni (g.) et Damien Cottier (dr.) dans la salle des pas perdus. (C) Béatrice Devènes, 2021

La salle des pas perdus, antichambre du Conseil national, est l’endroit où l’on travaille, où l’on prépare, mais aussi où l’on débat des sujets déjà traités ou qui vont l’être.

Le nom était tout trouvé pour ce blog, édité par deux parlementaires neuchâtelois Damien Cottier (conseiller national, PLR) et Baptiste Hurni (conseiller aux Etats, PS): ils y dialoguent et affrontent leurs visions politiques sur des sujets d’actualité.

Ce blog se veut une contribution au débat démocratique, notamment en prévision d’objets de votations fédérales.

Nous sommes heureux de collaborer avec le Bulcom, bulletin des communes de l’Entre-Deux-Lacs, qui publiera nos contributions dans son édition papier.

Vous pouvez aussi visiter leurs pages personnelles:

Bonne lecture!

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Suisse-USA : rester fermes, garder nos valeurs et répondre selon trois axes

Le monde change en accéléré. Il va de crise en crise, souvent issues de choix politiques. Le président des USA renforce la tendance. Il veut rendre l’Amérique plus forte, il risque de l’affaiblir et nous avec ! Il est d’autant plus essentiel de nous battre pour les valeurs qui ont fondé l’ordre d’après-guerre : prééminence du droit, démocratie, résolution pacifique des différends, diplomatie notamment multilatérale, droits de l’homme, libertés fondamentales et ordre économique libéral.  

Les droits de douane de 39% sont un choix irrationnel et un choc violent. (…) Face à ce défi, il ne faut pas se résigner et répondre sur trois plans.

Les droits de douane de 39% sont un choix irrationnel et un choc violent, cela alors que le Conseil fédéral avait mené une bonne négociation avec les ministres responsables du dossier. L’impact peut être majeur pour une économie très exportatrice : les USA représentent 15% de nos exportations, plus encore à Neuchâtel, avec son horlogerie, ses microtechniques, son industrie des machines. Et derrière les chiffres il y a des emplois et des personnes.

La question des droits de douane a été largement débattue lors de la rencontre entre des parlementaires suisses et plus de 25 membres de la Chambre des Représentants américains à Genève le 8 août 2025.
(Photo: Ripon Society / Franklin Center)

Face à ce défi, il ne faut pas se résigner et répondre sur trois plans:

  1. La Suisse doit poursuivre avec détermination les négociations, elle devra en évaluer le résultat en fonction de ses intérêts. Un meilleur « deal » est souhaitable, mais pas « à tout prix ». Notre pays a prouvé par le passé sa capacité à trouver des solutions dans des contextes complexes. C’est ce que fait le Conseil fédéral avec fermeté et unité. Il l’a montré de façon impressionnante lors des entretiens de Watteville.
  2. Il faut aussi continuer à diversifier nos partenariats. Plus que jamais, notre succès dépend de l’ouverture à de nouveaux marchés. Il faut de nouveaux accords de libre-échange, aussi avec des marchés émergents, et la consolidation de la voie bilatérale avec l’Union européenne, de loin notre premier partenaire commercial : UE 50%, USA 15%, Chine 10%. L’accès stable au marché européen reste la clé-de-voûte de notre prospérité !
  3. Enfin, il faut une politique intérieure cohérente. Si nos entreprises sont sous pression à l’international, il est d’autant plus essentiel de ne pas les étouffer par des charges excessives. Alléger la fiscalité, réduire la bureaucratie, simplifier les procédures : voilà qui leur redonnera de l’oxygène. Le Parlement doit renoncer aux nombreux projets, notamment du centre-gauche, allant à contresens. Et il lui faut prolonger en septembre le droit au chômage-partiel (RHT).

La prospérité ne tombe pas du ciel. La Suisse doit renforcer les bases sur lesquelles elle a construit la sienne. Pour le bien de tous. Au travail !

Damien Cottier

Conseiller national (PLR), Hauterive

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Classe moyenne et jeunes familles : attention à l’assommoir fiscal !

Notre système de sécurité sociale fait face à des attentes importantes et cela dans une période déjà remplie de défis financiers importants vu les déficits prévus du ménage fédéral.

Il y a quelques mois, le peuple a voté pour l’introduction d’une 13e rente AVS pour tous. Cette décision populaire doit être mise en œuvre comme prévu en décembre 2026. Mais pas de manière qui nuise à la classe moyenne, aux jeunes familles et à l’attractivité économique du pays !

La campagne à l’époque a vu les partisans faire croire que le fonds AVS croulait sous une montagne d’or.
On voit bien que tel n’est pas les cas.

La campagne à l’époque a vu les partisans, syndicats en tête, faire croire que le fonds AVS croulait sous une montagne d’or. Depuis on a bien vu que tel n’était pas les cas. Au contraire l’AVS sera bientôt dans les chiffres rouges du fait de la démographie.

Dans le même temps, le parti du Centre ajoute des revendications très couteuses : il propose de supprimer certains désavantages des couples mariés dans l’AVS (en particulier le plafonnement des rentes), ce qui paraît juste. Mais il le fait sans vue d’ensemble et sans rééquilibrer aussi les avantages dont les couples mariés bénéficient dans le système et qui coûtent au moins autant.

Avant même que l’initiative ne soit débattue au Parlement, le Centre et la gauche ont formé une alliance. Pas un compromis pour appliquer leurs revendications raisonnablement. Une alliance pour les maximiser ! Récapitulons : l’AVS sera en déficit structurel d’env. 3 milliards par an dès 2030 en raison du vieillissement. A cela s’ajoutent 5 milliards pour la 13e rente. Et l’initiative du Centre coûterait 4 milliards de plus. On parle donc de 12 milliards par an !

On parle donc de 12 milliards par an !

On parle de 12 milliards par an, financés par des hausses fiscales et des prélèvements salariaux qui pèseraient principalement sur la classe moyenne et les jeunes familles, jusqu’à 3000 frs par an par ménage !

Financés comment ? Par des hausses fiscales et des prélèvements salariaux disent le Conseil fédéral et une majorité de commission. Or cela pèserait principalement sur la classe moyenne et les jeunes familles. Comme toujours. Et pas pour de petits montants : jusqu’à 3000 frs par an et par ménage ! Une baisse programmée du pouvoir d’achat. Un affaiblissement de l’attractivité économique du pays. Une baisse de la prospérité.

Appliquer de telles hausses sans envisager en parallèle les réformes indispensables n’est pas responsable. C’est mettre un poids considérable sur les épaules de la classe moyenne et des jeunes générations.

Il faut verser la 13e rente dès 2026. Il faut corriger les déséquilibres du système. Oui, mais en créant d’avantage d’équité, pas de nouveaux déséquilibres. Et il faut accompagner cela des réformes indispensables. Se contenter d’augmenter la fiscalité n’est pas la solution.

Espérons que le Parlement saura trouver une majorité raisonnable !

Damien Cottier
conseiller national (PLR/NE)

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« Bulletins distribués : 246… »

Quatre fois l’an, le conseiller aux États Baptiste Hurni (PS/NE) et le conseiller national Damien Cottier (PLR/NE) s’expriment sur un sujet qui fait l’actualité sous la coupole et dont on parle dans la « salle des pas perdus » qui abrite de nombreux échanges entre parlementaires, avec les médias ou des visiteurs extérieurs pendant une session. En ce début 2025, comme à chaque fois que le Parlement prépare une telle décision, c’est notamment l’élection partielle au Conseil fédéral qui occupe les esprits et les échanges.

Pfister. L’un des « papabili » favori des médias pour l’élection au Conseil fédéral s’est très vite retiré de la course. Par manque d’appétit pour l’exécutif ? À cause du chaos qui règne – et grandit chaque jour – au DDPS ? Parce que le favori des médias l’est peut être moins au Parlement ? Nous ne le saurons jamais. D’autres candidats potentiels ont tout aussi vite jeté l’éponge, les Candinas, Würth, Bischof, Gmür, Zgraggen, et de nombreux autres…. Si nombreux qu’on a pu se demander si un parti qui n’hésite jamais à proclamer son appétit pour un second siège au Conseil fédéral… trouverait même un candidat pour le premier !

Ritter. Finalement, Markus Ritter, président des paysans suisses et vieux briscard du Parlement s’est, lancé. En voilà un qui accepte de s’engager pour son pays, malgré le poids de la charge. Bravo à lui !

Pfister (bis). Puis est tout de même venu Pfister… mais Martin, conseiller d’État zougois, sans lien de parenté avec l’autre. Un homme d’exécutif expérimenté, mais sans réseau ni pratique fédérale. Un autre élu prêt à s’engager ! Ouf ! Et bravo aussi à lui.

V. Amherd. Après son départ inattendu – même si on le comprend mieux chaque jour – les processus institutionnels se sont mis en place. L’élection au Conseil fédéral est un moment clé dans la vie du Parlement, car il correspond à l’une de ses compétences centrales : élire chacun des sept membres du Conseil fédéral. Ensemble ils forment, dans un système unique, le collège qui décide des grands dossiers et assume collectivement à la fois le rôle de chef d’État et de chef du gouvernement. Et chaque membre est aussi en charge d’un marocain ministériel.

Les 246 parlementaires ont donc le pouvoir de désigner celui ou celle qui co-gouvernera la Suisse pour 8 à 10 ans. Et qui deviendra assurément un jour président. Responsabilité importante. A nous maintenant de choisir celui qui remplira le mieux ces fonctions.

Mais qu’est-ce qu’un « bon » conseiller fédéral ? Je crois que c’est une personne dotée d’une vision politique, d’assez d’expérience, capable d’intégrer et de jouer un rôle actif au sein du collège, en y affirmant ses positions mais en étant capable de les faire évoluer pour trouver des solutions ensemble. Il faut aussi de solides compétences de gestion, de communication, une pensée stratégique, des compétences tactiques, une capacité à représenter dignement le pays. Enfin, il lui faut (beaucoup) d’énergie, du calme, la capacité de résister à la critique et aux vents contraire, une colonne vertébrale solide, qui ne manquera pas d’être mise à l’épreuve par les crises et les imprévus !

Les échanges avec les candidats des prochains jours, notamment via les « hearings », permettront d’affiner ce choix. Sur cette base chaque parlementaire pourra, le 12 mars, en son âme en conscience inscrire le nom qui lui semble le meilleur pour le pays. Puis viendra la phrase : « bulletins distribués : 246 »…  Et vous êtes plutôt Ritter ou Pfister ?

Damien Cottier
conseiller national (PLR), Hauterive

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Votation populaire

NON à un élargissement des autoroutes inutile et qui ne changera rien aux bouchons

Expérimentez l’élargissement des autoroutes par vous-même….

L’on pourrait disserter et noircir de nombreuses pages sur la qualité des projets autoroutiers choisi, leur impact sur l’environnement ou sur le trafic en général. Je préfère vous inciter à réaliser une petite expérience qui vous démontrera particulièrement bien pourquoi le projet d’aménagement des routes nationales est inutile et mal conçu:

Je préfère vous inciter à réaliser une petite expérience qui vous démontrera particulièrement bien pourquoi le projet d’aménagement des routes nationales est inutile et mal conçu:

Prenez une bouteille d’eau de 33 cl avec un goulot standard. Remplissez-là de liquide puis videz-là pendant 3 secondes dans un récipient gradué. 

Prenez ensuite une bouteille d’1lt d’eau avec le même goulot et reproduisez la même expérience. 

Vous arriverez à la conclusion qu’exactement la même quantité d’eau se trouve dans les deux mêmes récipients. 

Et constater que cela ne sert à rien…

La raison en est simple : peu importe la largeur ou le volume de la bouteille, il ne peut s’en écouler que ce qui sort à son extrémité. Or, ce qui est vrai pour les fluides s’applique aussi aux flux autoroutiers, la circulation agissant comme un liquide.   

Le projet d’aménagement qui est proposé prévoit d’élargir six tronçons d’autoroute, à savoir cinq en suisse allemande et un seul en Romandie, dans le canton de Genève. Mais il ne prévoit rien en amont et en aval de ces projets, notamment dans les entrées et sortie d’agglomération. Dit autrement, ces six projets élargissent la bouteille, augmente son volume, mais n’exercent aucune influence sur le goulot. Cela veut dire que, même sans aucune considération écologique (et il y en aurait !) ces six projets ne font que déplacer le problème un peu plus loin au coût exorbitant 4,9 milliards de francs. 

Dit autrement, ces six projets élargissent la bouteille, augmente son volume, mais n’exercent aucune influence sur le goulot. Cela veut dire que, même sans aucune considération écologique (et il y en aurait !) ces six projets ne font que déplacer le problème un peu plus loin au coût exorbitant 4,9 milliards de francs. 

Ce qui n’est d’ailleurs pas une surprise!

Pour terminer, je laisserai la parole à Lewis Mumford, célèbre historien américain spécialiste de l’histoire de l’urbanisme qui disait déjà….en 1955 « Adding car lanes to deal with traffic congestion is like loosening your belt to cure obesity » , que l’on pourrait librement traduire par « ajouter des voies d’autoroutes pour résoudre les questions de congestion de trafic est comme  desserrer sa ceinture pour lutter contre l’obésité ». 

Adding car lanes to deal with traffic congestion is like loosening your belt to cure obesity

En effet, élargir une autoroute s’il n’y a pas de goulet en amont ou en aval, ou créer un contournement (comme c’était le cas de la H18 à la Chaux-de-Fonds) – ce qui revient à élargir le goulot – peut avoir du sens pour résoudre les problèmes d’embouteillages. C’est tout l’inverse du projet qui nous est soumis et on le sait déjà : l’OFROU elle-même a réalisé un rapport disant que l’effet bénéfique de l’élargissement routier dans le canton de Genève sera estompé quelques années seulement après la mise en service de l’autoroute ! 

Baptiste Hurni, Conseiller aux Etats (PS/NE) 

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Uncategorized Votation populaire

OUI à des routes sans goulets d’étranglement – OUI à la complémentarité route-rail.

Les routes nationales ont été pour l’essentiel construites dans les années 1960-1980, lorsque la Suisse comptait une population de 5,5 millions d’habitants (9 aujourd’hui). Le réseau est par endroits sous-dimensionné.

Il y a au moins cinq bonnes raisons de voter oui le 24 novembre :

1. Renforcer la sécurité

Le crédit améliorera la sécurité sur les routes nationales car de nombreux accidents se produisent dans les zones de ralentissements. Ces aménagements visent aussi à extraire le trafic de transit du cœur des villes et villages, y améliorant la qualité de vie et la sécurité. Cela permettra aussi aux transports régionaux par bus de rouler sans être bloqués dans des bouchons.

2. Réduire les embouteillages

Les embouteillages causent un gaspillage de temps et d’argent. Le coût économique est énorme : 1,2 milliard par an pour les seules routes nationales. Le projet ne prévoit pas de nouvelle route mais des aménagements des goulets existants afin de fluidifier la circulation, notamment aux heures de pointe. Moins de bouchons, c’est plus de temps à consacrer à d’autres activités et ce sont des gains de compétitivité importants pour l’économie suisse.

Les embouteillages ont un coût économique élevé, ils provoquent de la pollution et diminuent la sécurité. Il est nécessaire d’agir.

3. Protéger l’environnement, réduire les émissions

En fluidifiant la circulation, on limite les émissions de gaz à effet de serre et les particules fines. Des routes où l’on roule à vitesse constante, c’est plus écologique qu’une succession de freinages et d’accélérations. De plus le trafic routier sera de plus en plus respectueux du climat (mobilité électrique, hydrogène, …) ce qui s’inscrit dans la stratégie carbone suisse (net zéro en 2050). Quant à l’impact sur les terres agricoles il est minime puisque les quelques hectares impactés seront compensés.

4. Rail et route sont complémentaires

La Suisse investit massivement dans son réseau ferroviaire (5 à 6 milliards par an) mais celui-ci ne couvre qu’une partie de la mobilité voyageurs (15%) ou marchandises. Même en continuant d’investir, ce qui est prévu, il ne sera pas possible de modifier fondamentalement ces proportions. Le trafic routier reste un acteur essentiel. Il est indispensable dans les régions décentralisées. Opposer rail et route est un combat d’arrière-garde.

Les routes nationales sont la colonne vertébrale du réseau : représentant moins de 3% des routes elles absorbent 40% du trafic et même 75% pour les marchandises!

5. Un investissement stratégique déjà financé

Les routes nationales sont la colonne vertébrale du réseau : représentant moins de 3% des routes elles absorbent 40% du trafic et 75% des marchandises ! C’est très efficace. Leur redonner de la fluidité améliorera celle de l’ensemble du réseau. Le crédit est un investissement stratégique déjà financé via le Fonds pour les routes nationales (FORTA) alimenté par les automobilistes (surtaxe carburant, vignette, …).

Le 24 novembre oui à la sécurité, la fluidité et la complémentarité route-rail.

Damien Cottier
Conseiller national (PLR/NE)

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2e pilier : être prévoyants pour notre prévoyance

Le 22 septembre, le peuple pourra renforcer le système des 3 piliers, qui fait des envieux car il est résilient et allie solidarité (1er pilier), partenariat social (2e pilier) et responsabilité individuelle (3e pilier). La réforme de la prévoyance professionnelle (LPP) vise à moderniser le 2e pilier et à assurer sa stabilité, car avec l’évolution des marchés et le vieillissement il nécessite des adaptations. La réforme vise aussi à garantir un avenir plus sûr et équitable pour davantage d’actifs, indépendamment de leur revenu ou de leur temps de travail.

Le taux de conversion ne reflète plus la réalité économique et démographique. Il est nécessaire de l’ajuster pour éviter une redistribution injuste qui pénalise les jeunes générations.

Le taux de conversion de 6,8 % ne reflète plus la réalité économique et démographique. Il est nécessaire de l’ajuster à 6 % pour éviter une redistribution injuste qui pénalise les jeunes, alors que le 2e pilier se base sur la capitalisation (contrairement à l’AVS, basée sur la répartition).

Des mesures compensatoires sont prévues pour les personnes proches de la retraite, avec un supplément de rente sur 15 ans pouvant atteindre 200 fr / mois les premières années. Ce supplément sera financé par les caisses de pension et les cotisations. Un élément primordial pour garantir une transition équitable.

L’objectif du 1er et du 2e pilier combinés étant de conserver le niveau de vie antérieur de manière appropriée à la retraite, leurs prestations sont coordonnées. La déduction de coordination vise à éviter que le 2e pilier n’assure des prestations couvertes par l’AVS. La réforme remplacera la déduction fixe de 25’725 fr par une part variable de 20 % du salaire. Concrètement, pour un salaire de 40’000 fr, la part assurée passera de 14’275 à 32’000 fr, augmentant significativement la rente LPP.

La réforme facilite l’accès au 2e pilier : aujourd’hui de nombreuses personnes ont des temps partiels ou plusieurs petits salaires, en particulier des femmes, et ne peuvent pas accéder à la prévoyance. Il faut que la LPP entre dans le 21e siècle !

Un autre objectif est de corriger les inégalités frappant les bas revenus et travailleurs à temps partiel. La réforme facilitera l’accès au 2e pilier : aujourd’hui, seules les personnes qui gagnent plus de 22’050 fr / an auprès d’un employeur sont assurées. Les personnes qui gagnent peu ou ont plusieurs employeurs n’ont souvent pas de rente LPP, ou une petite. Cela concerne surtout les femmes. Le seuil d’entrée passera à 19’845 fr. ce qui permettra d’assurer 70’000 personnes supplémentaires.

Enfin, la réforme réduit les écarts de cotisations pour les travailleurs seniors. Trop souvent des personnes de plus de 55 ans en recherche d’emploi sont défavorisées par un taux de cotisation élevé. Cet obstacle sera écarté.

Le 22 septembre, nous pouvons renforcer notre 2e pilier, en assurant à la fois son financement durable et l’équité entre générations. Je vote OUI.

Damien Cottier
Conseiller national (PLR), Hauterive

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Assurances sociales Votation populaire

Initiative 10% : chaque voix comptera pour enfin soulager la classe moyenne !

L’initiative du PS pour l’allégement des primes sera soumise au vote le 9 juin prochain. Ce texte est absolument crucial pour la population de ce pays. Voici quelques éléments à prendre en considérations au moment de voter : 

  • Les primes maladies ont augmenté de 158% en 30 ans, c’est-à-dire qu’elles ont été multipliées par 2.5. Dans le même temps, les salaires, eux, ont augmenté de 12%. Cette fuite en avant du système de santé est donc impayable pour les familles, les retraités et les plus modestes. D’ailleurs, il n’est pas inutile de rappeler que lorsque l’assurance-maladie est devenue obligatoire, le Conseil fédéral d’alors estimait lui-même que si l’on devait consacrer plus de 8% de son revenu au paiement des primes, le système ne pouvait plus tenir et les gens ne pourraient simplement plus payer. On y est aujourd’hui.

Les primes maladies ont augmenté de 158% en 30 ans, c’est-à-dire qu’elles ont été multipliées par 2.5. Dans le même temps, les salaires, eux, ont augmenté de 12%. Cette fuite en avant du système de santé est donc impayable pour les familles, les retraités et les plus modestes

  • L’initiative prévoit qu’aucun ménage, dans ce pays, ne consacre plus de 10% de son revenu disponible au paiement des primes. Par revenu disponible, il faut entendre plus ou moins le revenu déclarable, auquel sera certainement ajouté une partie de la fortune pour éviter que des millionnaires sans revenus ne puissent bénéficier de subsides. 

L’initiative prévoit qu’aucun ménage, dans ce pays, ne consacre plus de 10% de son revenu disponible au paiement des primes.

  • Les opposants nous disent que le coût de l’initiative est insurmontable, celui-ci étant évalué entre 3.5 et 5 milliards par le Conseil fédéral pour la Confédération et les cantons. Ce montant peut faire peur, mais il faut rappeler plusieurs aspects. D’abord, l’initiative ne coûte rien, puisqu’elle n’offre aucune nouvelle prestation. Elle répartit uniquement la facture de la santé différemment, en la faisant reposer un peu plus sur les collectivités publiques. Si on trouve insurmontable ce coût pour la Confédération et les cantons, comment pourrait-il ne pas l’être pour les ménages déjà sous pression ?  Et n’oublions pas que la droite, d’un coup de cuillère à pot, a décidé il y a un an d’augmenter de 3 milliards à terme le budget de l’armée. L’argent existe, la question est ici de savoir quelles sont les priorités. 

Si on trouve insurmontable ce coût pour la Confédération et les cantons, comment pourrait-il ne pas l’être pour les ménages déjà sous pression ?  

  • Pour le canton Neuchâtel qui a fait son travail en matière de subsides, l’initiative aurait donc un coût relativement faible (37.6 millions) et la Confédération devrait payer 148.5 millions. Cela veut dire que notre population, parmi les plus touchées par la paupérisation, recevra des soutiens supplémentaires de l’ordre de 186,1 millions. Dit autrement, que ce soit un retraité gagnant 5000 (ou moins) ou une famille de quatre gagnant 9000 par mois, les économies se chiffrent en milliers de francs en fin d’année !  

L’initiative du PS propose une solution immédiate, alors que celle du centre est une coquille vide. Il ne faut pas se laisser tromper et voter un grand oui à l’initiative d’allégement des primes ! 

Baptiste Hurni, Conseiller aux Etats (PS/NE)

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Santé : des réformes de fond plutôt que des emplâtres sur une jambe de bois

La hausse constante des coûts de la santé est un défi essentiel, car les primes deviennent insupportables pour des nombreuses personnes. Notre système de santé est de qualité et reste accessible à tous, mais face à des facteurs comme le vieillissement et l’évolution des technologies médicales, qui renchériront encore les coûts, il est indispensable de veiller à ce qu’il reste finançable. 

La hausse constante des coûts de la santé est un défi essentiel, car les primes deviennent insupportables. Les deux initiatives sont soumises au vote le 9 juin ne s’attaquent hélas pas à la racine du problème.

Les deux initiatives sont soumises au vote le 9 juin ne s’attaquent hélas pas à la racine du problème mais se contentent de mesures qui réorganisent les flux financiers, pour l’une, ou d’un système de freins automatiques qui risquent de provoquer un rationnement pour l’autre.

L’initiative du PS vise à plafonner les primes à 10% du revenu disponible d’un individu. Cela semble raisonnable mais comme il n’y a pas d’argent magique, sans s’attaquer aux coûts eux-mêmes, un tel système fera passer à charge des contribuables une partie de la facture. Si les primes s’allègent d’un côté, la facture fiscale elle prendra l’ascenseur. Car il faudra bien financer les milliards supplémentaires demandés aux caisses publiques. Ce n’est qu’un transfert et il diminuera de plus la pression sur les coûts en diluant encore davantage la responsabilité. Le contre-projet du Parlement est plus ciblé et raisonnable : il impose aux cantons des taux minimums de subside aux primes afin d’aider les populations les plus fragiles sans déséquilibrer gravement les finances publiques.

Il faut des réformes du système de santé, notamment réviser le catalogue de l’assurance de base, augmenter la liberté de contracter, éliminer les mauvaises incitations, digitaliser enfin le dossier du patient ou favoriser la prévention.

L’initiative du Centre, elle, mettrait en place des stabilisateurs automatiques en cas de hausse des coûts. Cette approche rigide pourrait restreindre la flexibilité nécessaire pour maintenir la qualité des soins. Le risque est notamment qu’en cours d’année des budgets soient coupés et les soins rationnés ou des interventions reportées. Cette tendance connue dans d’autres pays diminuerait la qualité des soins auxquels a droit la population. Elle fait courir le risque d’une médecine à deux vitesses ! Le contre-projet est là aussi plus raisonnable, il fixe des objectifs en termes de coûts et de qualité, oblige à des justifications en cas de dépassement et augmente la marge de manœuvre du Conseil fédéral dans la fixation des tarifs.

Il faut des réformes du système de santé, notamment réviser le catalogue de l’assurance de base, augmenter la liberté de contracter, éliminer les mauvaises incitations, digitaliser enfin le dossier du patient ou favoriser la prévention. Les initiatives ne s’attaquent pas aux causes des hausses de coûts et elles auraient des effets secondaires durables.

Damien Cottier
Conseiller national (PLR), Hauterive

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Assurances sociales Economie Votation populaire

Une retraite digne, un point c’est tout

Le 3 mars 2024 il nous est soumis deux initiatives qui contiennent une vision totalement différente de la retraite. La première propose une 13e rente AVS constatant que le pouvoir d’achat lié à la rente AVS n’a cessé de s’éroder ces dernières années. La deuxième impose de passer l’âge de la retraite à 66 ans, puis à le faire évoluer mécaniquement en fonction de l’espérance de vie. 

L’initiative lancée par les jeunes PLR, constitue un affront inutile à celles et ceux qui triment. 

Cette dernière initiative, lancée par les jeunes PLR, constitue un affront inutile à celles et ceux qui triment. Elle part du postulat que l’âge est la seule variable à prendre en compte pour financer l’AVS, à l’exception de tout apport supplémentaire. Elle imagine ensuite que travailler plus longtemps est toujours possible ! Mais 40 ans sur un chantier, c’est 40 ans d’épuisement ! Une année de plus ou de moins, ça compte beaucoup. Et là où cette initiative n’a pas de sens, c’est que l’AVS se porte bien, et même très bien. Elle fait du bénéfice et augmente chaque année ses réserves. Les initiants se fondent sur des projections fantaisistes à très long termes. Si leur visée n’était pas aussi mortifère, cela ferait sourire quand on se rappelle que Pascal Couchepin déjà au début des années 2000 annonçait la faillite de l’AVS (qui ne s’est jamais aussi bien portée). Et ne nous leurrons pas : si cette initiative avait été adoptée il y a 50 ans, l’âge de la retraite serait aujourd’hui de…71 ans ! 

si cette initiative avait été adoptée il y a 50 ans, l’âge de la retraite serait aujourd’hui de…71 ans ! 

L’initiative pour une 13e rente s’impose en revanche de manière évidente. Celles et ceux qui ont travaillé toute leur vie pour construire notre pays doivent pouvoir passer leur retraite correctement et la treizième rente le permettrait. Il n’y aurait rien de somptuaire à cela, mais uniquement recevoir de quoi vivre et compenser l’explosion des coûts de la vie ces dernières années. Et c’est parfaitement finançable : par exemple en augmentant de 0.4% la contribution de l’employeur et de l’employé. Pour un salaire de CHF 6000.-, cela représente à 24.- par mois. Et à la retraite, cette contribution permet d’améliorer la rente de 186.- par mois !

Celles et ceux qui ont travaillé toute leur vie pour construire notre pays doivent pouvoir passer leur retraite correctement et la treizième rente le permettrait

Le 3 mars, deux visions très divergentes de la Suisse s’oppose: celle du PLR et de L’UDC qui veulent affaiblir l’AVS et faire reposer un « sauvetage » inutile sur le dos de celles et ceux qui font ce pays. Aux antipodes, la gauche et les syndicats proposent d’assurer une vraie vie après la vie professionnelle. Que celle-ci soit simple et modeste, mais qu’elle ne soit pas uniquement des privations. C’est la moindre des choses que notre pays puisse faire à l’égard de celles et ceux qui l’on construit et l’on fait prospérer. C’est une question de dignité. 

Baptiste Hurni, Conseiller aux Etats (PS/NE)

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Assurances sociales Uncategorized Votation populaire

Votation du 3 mars: AVS

Des choix raisonnables, un appui ciblé, un financement durable

La tendance est claire: dès 2030 l’AVS plongera dans les chiffres rouges pour atteindre rapidement des milliards de pertes. Si la situation a pu être maintenue jusqu’ici c’est surtout grâce à de nouveaux financements (cotisations salariales, TVA). Les Suisses vivent plus âgés et en bonne santé (bonne nouvelle) mais le rapport entre rentiers et actifs diminue (mauvaise nouvelle). Alors que 6 actifs finançaient une rente à la création de l’AVS, ils sont à peine plus de 3 aujourd’hui et ne seront que 2 au milieu du siècle ! Malgré toutes ces prévisions la gauche, tels des climatosceptiques, continue de clamer que « tout va bien », refusant de voir la réalité au-delà de 2030. Mais la politique de l’autruche n’a jamais produit de bons effets…

On est passé de 6 actifs pour un rentier en 1948 à 3 pour un aujourd’hui. Au milieu du siècle ce sera 2 pour un.

L’initiative sur la 13e rente est attrayante face au coût de la vie. Mais elle cible mal. Elle prévoit une augmentation de toutes les rentes alors que la grande majorité des rentiers sont dans une situation financière qui ne le nécessite pas, également ceux qui vivent à l’étranger. Il ne faut bien sûr pas nier qu’en Suisse certains rentiers peinent à nouer les deux bouts : c’est la raison d’être des prestations complémentaires. Elles concernent environ un rentier sur huit. Le Parlement a mandaté le Conseil fédéral pour aider de manière ciblée ces personnes en difficulté. Mais il faut éviter un arrosage tous azimuts aux frais des jeunes générations. Car la dépense de 4, puis 5 milliards devra être financée ! Ce sera un point de TVA, soit un surcoût de 500 frs par an pour une famille moyenne. Si on passe par les cotisations sociales, seuls les actifs passeront à la caisse pour des montants encore supérieurs. L’initiative pèserait lourdement sur le budget des familles et de la classe moyenne. Je dirai NON à l’initiative arrosoir sur la 13e rente.

Tous les pays européens sont confrontés au vieillissement. De nombreux ont décidé de reporter l’âge de la retraite car c’est la solution la plus juste socialement.

L’initiative des jeunes PLR propose elle d’assurer notre AVS à long terme en passant par la mesure la plus juste : pas de baisse des rentes, pas de hausse fiscale, mais un relèvement raisonnable, progressif de l’âge de la retraite. La plupart des pays européens ont fait ce choix face au vieillissement démographique. Avec un double avantage : la personne cotise plus longtemps et touche sa rente plus tard. Cela permet aussi de diminuer le besoin de main d’œuvre étrangère alors que tous les secteurs cherchent du personnel. C’est un choix rationnel, responsable, raisonnable. Pour assurer un financement durable de notre AVS et le contrat des générations, je dis OUI à l’initiative sur les rentes.

Damien Cottier
Conseiller national (PLR/NE)

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